Lire entre les lignes
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Marauderstamiens, marauderstamiennes, bonsoir^^
Une mini-fic sur GG, adulte, cette fois. Bon, en fait, je suis très influencée par les polars que je lie actuellement. Bref XD Je précise quand même que j'avais pas envie de me casser le tronc au niveau de l'époque, donc il y a des entorses à ce niveau là :/ M'enfin^^
Bonne lecture^^
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D'un geste sec, le commandant Silva referma le dossier qu'il venait d'achever à l'intention d'Ombrage. Un dossier catastrophique. Il ne savait plus comment sortir de la purée son département. En plus d'un taux de mortalité alarmante chez les Aurors, les recrutements avaient diminué d'un tiers, ce qui n'arrangeait rien. En ce mois de décembre, l'approche de Noël et de la nouvelle année s'annonçait sous des jours funestes.
Soupirant lourdement, Geoffroy observa d'un air absent la neige tourbillonnant derrière la fenêtre enchantée de son bureau. Une nouvelle fois, il allait devoir camper au ministère cette semaine. C'était devenu une telle habitude que ses collègues avaient insisté pour qu'il réarrange la pièce accolée à son bureau pour en faire une chambre sommaire, las de le voir déambuler comme un zombie entre les équipes. Et craignant aussi de le voir tomber d'inanition. Un commandant qui s'évanouit au milieu de ses subordonnés, ça fait désordre.
Repoussant sa chaise, il saisit le dossier, réajusta vaguement sa chemise et sortit, déjà fatigué à l'idée d'affronter Ombrage. Il avait passé la nuit à travailler, et avoir un entretien avec la conseillère à tout juste neuf heure du matin n'encourageait pas l'amabilité. Surtout avec la dégaine de déterré qu'il avait. La totale : pâleur cadavérique, les cheveux en désordre, les cernes lui mangeant le visage et les larges assouplissement au niveau de l'uniforme.
Par chance le bureau d'Ombrage était au même étage que celui de la Justice Magique, et donc du QG des Aurors, ce qui lui évita les regards insistants et curieux des habituels fonctionnaires ne travaillant pas à son étage et qui ne le connaissait que de nom. Fermant les yeux quelques instants et comptant trois bonnes secondes, il prit une inspiration et frappa deux coups brefs à la porte. Le "oui ?" minaudant l'exaspéra avant même qu'il n'entre dans la pièce.
Pénétrant dans l'antre d'Ombrage, il analysa sans plaisir l'habituelle collection de tasse et d'assiette de porcelaine contenant des chatons tous plus laids les uns que les autres, les infâmes teintes rose et verte, le fycus réfugié dans un coin, et trônant au milieu de cet étalage de goût douteux, la crapaude seigneur de ces lieux, Dolores Ombrage.
- Je vous en prie, installez-vous commandant Silva... lui intima-t-elle avec un grand sourire, agitant sa main boudinée vers l'un des fauteuils.
Esquissant une petite moue, elle ajouta :
- Et pour vos habits...
Il baissa les yeux vers sa tenue. Certes pas très réglementaire hormis la robe de sorcier ouverte. Bottes montante aux genoux, pantalon noir, chemise blanche ouverte au col, cravate absente. Ah, et le badge d'auror bien en vue.
- Il me semble que ce n'est pas le sujet, remarqua-t-il, raide comme la justice.
- Certes, certes... Le dossier ?
A contrecœur, il le lui tendis, lèvres pincées. Il amorçait un demi-tour quand elle toussota, signifiant ainsi qu'elle avait autre chose à lui dire. Revenant à sa place, il la fixa d'un oeil glacial, attendant la suite. Dégoulinante d'hypocrisie, elle adopta une moue affectée bien peu convaincante avant de lâcher :
- Une importante famille sorcière vient d'être assassinée au grand complet à Pré-au-Lard, les Kirflud...
Bam, pour sa pomme. Il encaissa, ressentant à nouveau la lourde culpabilité qui lui était tombée dessus les jours qui avait suivi l'enterrement de la famille.
- Monsieur le Ministre tient donc à vous charger de cette affaire de meurtre et vous ordonne de retrouver les assassins.
Son large sourire ne vacilla pas devant le regard méprisant et hautain que le commandant lui lança. Il protesta :
- C'est le job de la Justice Magique de retrouver les assassins, pas celui des Aurors. Et avec tout le respect que je dois au Ministre, je n'ai pas que ça à faire, de retrouver un déséquilibré en maraude.
- Mais personne ne vous demande votre avis, Silva. Et si vous échouez, vous subirez une mise à pied.
Interdit, il la fixa tandis qu'elle poussait vers lui une épaisse liasse de feuilles tassées dans une pochette gonflée. Il observa la pochette, puis Ombrage avant de prendre les documents.
- Le Ministre veut des résultats rapides, naturellement. Vous trouverez toute vos instructions là-dedans, ainsi que les renseignements dont vous aurez besoin. Merci, Silva.
Elle le congédia d'un geste de la main, un peu comme on se débarrasse d'un toutou fidèle, mais encombrant. Suffoquant de rage, il sortit en claquant la porte de toutes ses forces, si bien qu'elle lâcha un grincement inquiétant et plusieurs fissures. Ombrage serait bonne pour faire réparer sa porte.
Une fois à bonne distance du bureau, Geoffroy se calma et réfléchit. Allait-il retourner à son bureau pour y étudier le dossier ? Partir pour Poudlard afin de se reposer un peu par la même occasion ? Ou encore sortir dans le Londres Moldu pour y retrouver la quiétude de l'anonymat ?
Il choisit la troisième option. Retournant donner ses instructions pour la journée à son sous-commandant, il passa prendre une douche au centre d'entraînement avant de se changer et de quitter le ministère par la cheminée du département des Aurors. Il avait également repêché sa vieille besace éliminée, y entassant ce dont il pouvait éventuellement avoir besoin.
L'air glacial de décembre lui fouetta le visage, lui apportant un regain d'énergie. Humant à pleins poumons l'air frais, il sortit de l'impasse et pris en route la foule londonienne, affairée à ses achats de Noël.
Déambulant entre les passants, il s'enfonça dans ses réflexions, laissant libre cours à sa frustration. Merde à la fin, ce n'était pas de sa faute si les gens mouraient ! Il faisait déjà son possible pour limiter la casse, il ne fallait pas non plus lui demander de sauver le monde sorcier. Mais depuis que les hautes sphères du ministère avait appris sa race, il encaissait dénigrement sur humiliation. Jamais on n'avait reconnu les talents de sa race. Les préjugés dominaient.
Il soupira longuement, un nuage de vapeur s'échappant de ses lèvres. Il commençait à avoir froid. Et à être fatigué de suivre systématiquement le sillage des gens devant lui, de peur que l'on remarque qu'il marchait sur la neige qui tombait en continue. Avisant un café à l'aspect correct, il s'y engouffra et après un rapide examen des yeux, choisit le box le plus éloigné de la porte et s'installa dos au mur. Retirant son lourd manteau et son sac, qu'il posa à côté de lui, il extirpa le dossier et le déposa devant lui pour prendre le premier feuillet. En lettre grasse et rouge s'étalait les lettres "RAPPORT CONFIDENTIEL".
- Où comment attirer l'attention... soupira-t-il, secouant la tête.
- Vous désirez quelque chose, monsieur ?
Redressant la tête, il tomba sur une serveuse guère âgée de plus de 20 ans qui le dévorait des yeux, un sourire hésitant aux lèvres. Zut. Il avait oublié l'attention que lui portait ordinairement les moldus.
- Un café très serré, s'il vous plait. Le plus imbuvable que vous avez.
Haussant d'abord les sourcils, elle avisa les cernes puis hocha la tête, l'air entendu, avant de filer au comptoir. Reportant son attention sur le dossier, il tourna la page de garde et grinça des dents en voyant la suite. Un pur bordel. Des annotations illisibles ornaient les marges, des taches d'encre s'étalaient çà et là, coupant net des phrases entières, et de nombreuses informations étaient raturées, au point qu'il se demanda si Ombrage n'avait pas dépoussiéré son bureau avec. Excédé, il réussit à déchiffrer le début de l'introduction, qui parlait visiblement de pourquoi on lui avait confié le dossier. Las de s'user les yeux sur ces pattes de mouches, l tourna à nouveau la page, nettement plus nette. Cette fois, il s'agissait des principales informations sur les conditions de mort des victimes. Il achevait la lecture de la page, sourcils froncés, quand la serveuse revint, avec café et croissant.
- Pourquoi des croissants ? demanda-t-il, étonné, en redressant la tête.
- Un cadeau de la maison...
Avant qu'il ait put la remercier elle détala à nouveau vers le comptoir, le laissant en carafe. Bon, au moins il avait gagné un petit déjeuner gratuit.
Entamant son café - parfaitement imbuvable. Il adorait. -, il reprit sa lecture, avançant rapidement. On ne pouvait pas dire que le dossier était très exhaustif. Voir même carrément vide. Il était bon pour ratisser au peigne fin ses informateurs les moins recommandable pour tirer quelques informations potables. Repoussant les feuilles, il plongea la main dans son sac pour en tirer son portable qu'il déplia d'un geste sec, cherchant le numéro de l'un de ses amis dans le milieu moldus, chirurgien à Londres. Au bout de trois sonneries, il décrocha.
- Hôpital St-Godard, service du docteur Lahennec, répondit une voix grave, visiblement fatiguée.
- Salut Paul, c'est ton bien-aimé Geoffroy !
- Le type aux milles tartes dans la gueule, hein ?
- Hin, tu es tordant. Tu devrais arrêter de fréquenter Lliane.
- Navré, mais ta sœur a trop d'influence sur toi pour la lâcher. Et c'est tellement drôle de te voir imaginer des choses ! Enfin bref, tu voulais quoi ?
- Qu'est-ce qui te dis que je veux te demander quelque chose ?
- Déjà, le fait que tu m'appelle à neuf heures et demie un jeudi matin. Et qu'ensuite tu fasses patte de velours alors qu'ordinairement, tu me salut en hurlant comme si voulais réveiller tous les morts du cimetière des lamentations, à Paris.
- J'avoue. Le nom Kirflud, ça te dit rien ?
- Y avait bien une gosse Kirflud qui s'est retrouvé cinq fois entre mes pattes pour diverses fractures, pourquoi ?
- Parce que la famille au grand complet a passé l'arme à gauche. Et que les gamins étaient pas en bon état.
- Ow. C'est vrai qu'ils sont passer dans pratiquement tout les hôpitaux de Londres, les rejetons Kirflud.
Geoffroy tendit l'oreille, plus attentif. Au vu des maigres informations qu'il détenait, il avait soupçonné quelque chose au niveau des enfants. Après tout, pourquoi ne pas commencer par-là ? D'ailleurs, c'était par hasard qu'il s'était demandé si la famille n'était pas passé entre les mains des Moldus. Le meurtre était étrange. Si les parents avaient pris l'habitude de venir chez les Moldus au lieu de passer par St-Mangouste, c'était soit qu'ils avaient plus confiance en la médecine moldue -chose qui serait surprenante -, ou bien qu'ils voulaient cacher quelque chose.
- Pourquoi ?
- Je ne m'en souviens plus... En tout cas, les parents étaient franchement bizarres. Ecoute, là j'ai pas trop le temps, je t'envois ce que j'ai sur ton ordinateur ?
- Ca m'arrangerait, merci.
- Ca partira vers midi, donc. Porte-toi bien, et évite de te faire tabasser encore une fois.
- Reçus. Salut.
Raccrochant, il médita ce qu'il venait d'apprendre. C'était par pur esprit de contradiction qu'il avait commencé par tester des interventions moldue et non sorcière dans l'affaire. Et les informations de son ami l'intéressaient.
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